Subaru WRX 2022, rallye ou ne pas rallye?

Collaboration Marc Bouchard, journaliste automobile

Imaginez : une route mi-gravier, mi-terre, à peine large de quelques mètres, agrémentée de courbes toutes plus prononcées les unes que les autres, et de dénivellations fréquentes. Si j’avais été au volant d’un véhicule traditionnelle, j’aurais détesté l’expérience, et probablement rendu malade mon passager. Mais je conduisais la nouvelle Subaru WRX 2022. Rien de tout cela n’avait d’importance.

À son volant, je me suis pris pour un champion de rallye, ou presque. Les pertes fréquentes d’adhérence sur le gravier mouillé ou la terre humide ne m’ont jamais faites peur. Les enfilades de virage, de hauteur et de freinages appuyés n’ont fait que susciter un peu plus de plaisir. Tout cela parce que j’étais au volant d’une Subaru WRX dont les capacités sont largement supérieures dans ce domaine à ce que j’ai pu lui imposer.


Mieux réussie

Et pourtant, je dois l’admettre, je suis arrivé sur place gonflé de tout mon scepticisme. D’une part, Subaru a déplu aux enthousiastes en confirmant qu’il n’y aurait pas de STI, du moins pas dans sa forme déjà connue. Une nouvelle qui a refroidi un peu les ardeurs. Puis, ils ont montré les photos de la nouvelle WRX dont la silhouette semblait, il faut l’avouer, un peu décevante. Elle paraissait un peu pataude, plus grosse et nettement moins profilée. C’est ici que je me rends compte que la photographie ne rend pas justice à tout.

En personne, elle est, il est vrai, un peu plus longue et large que l’ancienne génération. Mais on a réussi à contenir ces nouvelles dimensions dans une apparence plus dynamique qu’il n’y parait. Même les recouvrements d’arche de roue plastifiés sont d’un effet plutôt joli quand on s’y attarde. Bref, la nouvelle WRX a une plateforme plus solide, plus résistante, et un style qui s’est avéré assez réussi.

Oubliez cependant les lumières arrière. On les dirait empruntés à une Honda Civic d’ancienne génération. C’est dommage, mais c’est aussi le seul point négatif du physique de la berline sportive.


Une mécanique inspirée


Sous le capot, ne cherchez plus l’ancien moteur 2,0 litres. Faites plutôt place à une version remodelée du moteur 2,4 litres de la Subaru Ascent. La puissance s’élève à 271 chevaux, et le couple est désormais accessible un peu plus tôt et dure plus longtemps, conservant un plateau exceptionnel.

Les amateurs seront contents d’apprendre que la voiture a conservé sa boite manuelle 6 vitesses. Après tout, elle compte 80% d’adeptes parmi les acheteurs. Mais il me faut avouer que je ne suis pas un fan. La boite n’est pas si précise, du moins pas aussi sportive, qu’on pourrait l’espérer. On finit par s’y faire, mais on est loin de l’enthousiasme mécanique des boites d’ancienne génération.

Et, ô surprise, j’ai tout simplement adoré la boite automatique. Cette transmission, baptisée Subaru Performance Transmission (ou SPT) n’est pas une boite à engrenage. Il s’agit plutôt d’une boite à variation continue dont les réglages sont d’une exceptionnelle précision. Subaru la compare à une boite à double embrayage, et je dois avouer qu’ils ne sont pas loin de la vérité. N’allez cependant pas parler de CVT aux gens de Subaru. Le simple fait de l’écrire à deux
reprises risque de me faire bannir à vie tellement ils ont fait des efforts spectaculaires pour ne jamais la nommer. Car soyons honnêtes, les CVT (3 fois, ça y est, je suis fini) n’ont pas la cote, annulant le plaisir de conduite et les sensations.

Pas dans la WRX! Passez le mode Sport Sharp, et vous verrez avec quelle précision et quelle rapidité elle réagit. En fait, on se demandait littéralement si elle avait de véritables engrenages. Un dernier mot aussi sur la sécurité. Pour profiter de la quatrième génération du système EyeSight de Subaru, vous devrez miser sur la boite automatique, puisqu’il n’est pas disponible avec les versions manuelles.


En conduite


Sur la route, la WRX se conduit avec aisance, et pourrait facilement devenir mon transport quotidien. Il est vrai que les pneus Dunlop fournis trahissaient lourdement leur présence en faisant du bruit, mais pour le reste, l’habitacle est bien insonorisé, et plutôt confortable. Même le système d’infodivertissement et son grand écran ont leur place.
Sur autoroute, le comportement est franc, et si les suspensions sont un peu sèches pour afficher son tempérament sportif, elles ne sont somme toute, pas inconfortables. C’est dans les routes non pavés et accidentées que la WRX a fait la preuve de toute sa valeur.

Les sensations de conduite sont au rendez-vous. La précision de la direction et du freinage permet de savourer chaque kilomètre de conduite. Le couple, accessible en tout temps, inspire les performances et, avouons-le, permet de jouer avec aisance au pilote de rallye. La nouvelle WRX 2022 a quelques défauts, c’est vrai. Mais elle dépasse largement les attentes en offrant à la fois une alternative efficace en conduite quotidienne, et à la fois une bonne d’adrénaline lorsqu’on décide de pousser les choses plus loin. Tout cela, pour moins de 42 000$, soit le prix de la WRX la plus équipée!