Pour s’étendre, Rivière-du-Loup accepte de déboiser 19 hectares

Séance-publique-du-conseil-de-ville-de-Rivière-du-Loup-5-juillet-2021 © Capture d'écran MATV

La ville de Rivière-du-Loup souhaite étendre son périmètre urbain et construire de nouvelles rues et habitations sur 19 hectares de boisés privés, soit l’équivalent de 35 terrains de football.

Le conseil de Ville de Rivière-du-Loup vient de voter le 5 juillet dernier et à l’unanimité une résolution en ce sens. La résolution a été proposée par Jacques Mainville et appuyée par Mario Bastille. La Ville répond ainsi favorablement à la demande du propriétaire de ces terrains, bordés par la rue des Mélèzes et l’autoroute 85, face à la place Carrier.

Une décision contre laquelle s’insurge le Réseau d’information municipal. Le Réseau estime que la Ville fait de l’urbanisme à la petite semaine et promeut « une vision passéiste du développement ». Le Réseau d’information municipale reproche à la Ville « de promouvoir la destruction des milieux naturels par l’étalement urbain, au moment où des terrains vacants et le redéveloppement de son périmètre urbain actuel n’ont pas été sérieusement envisagés. »

À la Ville de Rivière-du-Loup, on nous répond que « la résolution adoptée fait suite à la demande du propriétaire de ces terrains, qui souhaite inclure le secteur dans le périmètre d’urbanisation pour en faire du logement notamment. On est d’accord avec le projet, nous dit la Ville. Il y a un manque de logements, on accepte de présenter la demande à la MRC. Le développement de toute ville occupe des espaces qui étaient autrefois des milieux naturels, on comprend cette sensibilité, les élus ont choisi d’acquiescer à la demande », précise Karine Plourde, porte-parole de la Ville. Si le projet est ensuite approuvé par la MRC et ensuite, par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec (MAMH), le promoteur sera tout de même soumis à certaines règles, comme de conserver un certain pourcentage d’espaces verts, précise la ville.

Le terrain de 19 hectares. Plan fourni par le Réseau d’information municipal.

Rappelons que les terres que la ville convoite ont une affectation forestière dans le récent schéma d’aménagement déposé le 20 août 2020 par la MRC elle-même, note le Réseau d’information municipal. Un schéma que lui avait exigé le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec.

Tout est maintenant entre les mains du Conseil de la MRC de Rivière-du-Loup et du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec (MAMH) qui doivent maintenant donner leur feu vert à cette résolution. Au moment d’écrire ces lignes, Michel Lagacé, préfet de la MRC de Rivière-du-Loup n’avait pas retourné nos appels. Idem du côté du MAMH et du ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques du Québec. Le Réseau d’information municipal se réjouit du fait « que la partie n’est pas encore gagnée, qu’il va s’opposer vigoureusement à cette demande et qu’il interviendra à tous les échelons afin qu’elle soit rejetée. »