Portrait de la circonscription de Rivière-du-Loup-Témiscouata

Trois MRC, autant de réalités, une seule circonscription. Rivière-du-Loup-Témiscouata, qui inclut aussi les Basques, compte 51 259 électeurs inscrits sur un territoire de 6 473 km carrés.

Le vieillissement de la population y est important. Selon le recensement de 2021, près de 25% de la population est âgée de 65 ans et plus. Le revenu médian pour les ménages comptant deux personnes ou plus est de 69 171 $, près de 10 000 $ de moins que la moyenne au Québec, qui est de 78 645 $.

L’adéquiste Mario Dumont y a régné de 1994 à 2009, avant de quitter pour laisser le champ libre au libéral Jean D’Amour. Ce dernier a été emporté par la vague caquiste de 2018 au profit de Denis Tardif. Fortement critiqué après avoir été surpris dans un bar de Rivière-du-Loup sans porter de masque en décembre 2020, le député a quitté avant la fin de son mandat pour des raisons de santé.

Les électeurs de Rivière-du-Loup-Témiscouata doivent choisir entre 5 candidats. Si des enjeux communs comme la pénurie de main-d’œuvre, la couverture cellulaire, la construction de logements sociaux et le dossier de l’usine de biométhanisation leur sont communs, chacun se démarque à sa manière. Voici vos candidats à l’élection du 3 octobre.

Amélie Dionne

Amélie Dionne, CAQ

Favorite dans les sondages, Amélie Dionne a entrepris l’opération séduction au printemps. « Je veux gagner la confiance des citoyens. C’est pour ça que je fais campagne depuis cinq mois et que j’écoute les citoyens me parler de ce qui est important pour eux », dit-elle.

Née à Rivière-du-Loup qu’elle habite encore, Amélie Dionne n’est pas tombée dans la marmite politique, elle y est née. Elle a fait ses premières armes en politique au Cégep de Rivière-du-Loup pour ensuite poursuivre en politique municipale. Son chemin l’a menée à l’Assemblée nationale, au service des ministres de l’Économie et du Tourisme du Québec.

« J’ai toujours été très animée par le désir de développer le potentiel économique et touristique de la région. L’engagement politique m’a permis de canaliser tout ça. »

Sur le terrain

Selon elle, les citoyens de sa circonscription craignent un effritement de leurs communautés. « On doit donc s’assurer du maintien et de la proximité des services essentiels et publics dans nos villages. La CAQ s’est engagée à rénover et verdir les écoles et décentraliser les soins de santé. »

Mme Dionne parle aussi de l’inflation, qui touche particulièrement les plus vulnérables et s’en remet aux propositions de baisse d’impôt et de chèques entre 400 $ et 600 $ pour aider à contrer le phénomène.

Priorités régionales

Parmi ses priorités régionales, Mme Dionne compte compléter la couverture cellulaire dans l’ensemble des MRC, soutenir le projet d’aménagement de la phase 2 du Parc national du Lac-Témiscouata, et permettre plus d’autonomie aux trois hôpitaux de sa circonscription.

Myriam Lapointe-Gagnon

Myriam Lapointe-Gagnon, Québec Solidaire

Doctorante en psychologie, Myriam Lapointe-Gagnon est l’instigatrice et porte-parole de l’initiative provinciale « Ma place au travail », créée en réponse à la pénurie de places en services de garde.

La résidente de Cacouna dit vouloir faire une différence dans la vie de ses concitoyens. « Nous avons besoin de plus de courage politique et de gens prêts à se tenir debout pour nous sortir de la division et du cynisme ambiant ».

Sur le terrain

Myriam Lapointe-Gagnon dit avoir constaté que les gens sont généralement inquiets face à l’avenir. « Québec Solidaire est le seul parti qui prend la crise climatique au sérieux ». La hausse du coût de la vie et la crise du logement font aussi partie des préoccupations observées.

Priorités régionales

La candidate solidaire veut s’attaquer à la protection des lacs au Témiscouata, dont certains sont menacés par des plantes envahissantes. Elle juge aussi inacceptable que 11 municipalités sur 19 aient peu ou pas accès au réseau cellulaire.

Dans les Basques, elle s’engage à sécuriser la route 132 et régler le dossier du Club Appalaches. Mme Lapointe-Gagnon veut faire de la MRC de Rivière-du-Loup un exemple en matière d’énergie verte grâce, entre autres, à son fort potentiel éolien.

L’implantation dans les 3 MRC d’un service de transport en commun, qui relierait les principales villes de la circonscription, compte parmi ses idées. « En ce qui a trait à la crise du logement, Québec solidaire construira 1 100 logements au Bas-Saint-Laurent », conclut celle qui veut aussi, évidemment, créer de nouvelles places en garderie.

Louise Moreault

Louise Moreault, Parti conservateur

Résidente de Rivière-du-Loup, Louise Moreault a fait des études en éducation physique et travaille depuis 20 ans comme conseillère en santé et sécurité.

« Depuis trop d’années, la région se fait dire par le gouvernement ce qui est bien ou non pour elle. Il est temps de se réapproprier notre région », dit celle qui en est à ses premières armes en politique.

Sur le terrain

Elle dit avoir constaté que les électeurs sont fragilisés et manifestent le besoin de retrouver une normalité. « L’aspect économique est un enjeu beaucoup plus grand que l’environnement pour la grande majorité. »

Priorités régionales

Mme Moreault prône le rapatriement des pouvoirs décisionnels aux MRC et municipalités, tout comme en santé. « Les médecins réclament la décentralisation, afin de pouvoir offrir des soins de proximité plus adéquats. »

Au Témiscouata, elle souhaite travailler sur les enjeux en agriculture et acériculture, de même que sur la seconde phase du Parc national du Lac-Témiscouata. Le maintien du traversier à Témiscouata-sur-le-Lac et le système de réfrigération de la glace pour l’aréna de Dégelis l’interpellent aussi.

Pour Rivière-du-Loup, les dossiers du possible déménagement de la traverse Rivière-du-Loup-St-Siméon vers Cacouna et la construction de nouvelles écoles sont jugés importants.

Dans les Basques, le prolongement de l’autoroute 20, la sécurisation de la 132, le maintien de la traverse Trois-Pistoles-Les Escoumins et la construction d’une résidence pour aînés autonomes sont, selon elle, prioritaires. 

Elle veut aussi mener une consultation pour évaluer la situation des jeunes. « Il faut leur garantir un cadre sécuritaire où ils pourront retrouver leurs repères et évoluer sainement. »

Félix Rioux

Félix Rioux, PQ

Le candidat du Parti québécois, Félix Rioux, futur bachelier en sciences politiques, a sauté dans l’arène pour amener des idées qui, selon lui, seront bénéfiques à la région, mais surtout adaptées aux réalités du milieu. Le jeune homme originaire de Saint-Jean-de-Dieu, qui a notamment travaillé comme adjoint du député fédéral bloquiste Maxime Blanchette-Joncas, veut faire une différence.

« Du haut de mes 22 ans, je sens que les gens veulent du vrai changement et cela passe par la jeunesse. Je veux faire de la politique comme mon chef : je veux être un leader positif. »

Sur le terrain

Félix Rioux dit avoir constaté que les gens sont préoccupés par l’inflation, la pénurie de main-d’œuvre, la crise du logement, les places en garderie, l’éducation, le sous-financement du système de santé et la dignité des aînés.

Priorités régionales

Outre la couverture du réseau cellulaire, il dit prioriser la phase 2 du développement du Parc national du Lac-Témiscouata. Les dossiers du Club Appalaches et du développement de la deuxième phase du Parc éolien Nicholas-Rioux, le prolongement de la 20 et l’aspect sécuritaire de la 132 sont jugés prioritaires dans les Basques. Dans Rivière-du-Loup, il priorise la construction d’une deuxième école primaire à Saint-Antonin.

« Je veux que les gens aient un député qui les représente réellement. Au Parti Québécois, on a la consigne d’être des candidats de notre région en premier lieu et c’est ce qui va faire ma force si je suis élu le 3 octobre. Je veux être aussi le portevoix d’un projet de société nécessaire et il s’agit de l’indépendance du Québec ! »

Louis Bellemarre

Louis Bellemare, PLQ

Économiste de formation et expert en matière de développement régional, Louis Bellemare prône le développement de la région. Il a été impliqué dans plusieurs importants dossiers au gouvernement, notamment au ministère des Transports, au Secrétariat du Conseil exécutif du Gouvernement du Québec, ainsi qu’au ministère de l’Économie. Il est également l’un des artisans de la première stratégie maritime du Gouvernement du Québec.

Le candidat dit ne pas prendre d’engagements, mais plutôt des niveaux d’engagements. Son premier niveau consiste à toujours tenir compte des intérêts de la population, plutôt que de ceux du gouvernement.

En second lieu, il dit vouloir s’assurer que tous les engagements pris durant l’actuelle campagne électorale seront respectés, autant en ce qui a trait autant aux projets, qu’aux règlements et projets de loi.

Son troisième niveau d’engagement est relié aux enjeux régionaux. Il s’est déjà prononcé en faveur du maintien à son emplacement actuel, Rivière-du-Loup, de la Traverse Rivière-du-Loup-Saint-Siméon. Le prolongement de l’autoroute 20 et l’instauration d’un nouveau plan d’affaires en ce qui concerne l’usine de biométhanisation de la SEMER est aussi important, afin, dit-il, de lui permettre d’atteindre la rentabilité.