Plus de 1 300 personnes en faveur de la sauvegarde de l’église Saint-François

La pétition lancée en novembre par la Corporation du patrimoine religieux de Rivière-du-Loup (CPR) visant la sauvegarde de l’église Saint-François-Xavier, a recueilli 1 330 noms. Le document vient d’être déposé à la Ville de Rivière-du-Loup.

« Plusieurs citoyens ont participé, convaincus de l’importance de sauvegarder cet édifice centenaire. Le grand nombre de signataires démontre que ceux-ci estiment essentielle et très importante la préservation du patrimoine religieux de Rivière-du-Loup et croient que la Ville doit s’impliquer dans les démarches pour la pérennité de cette construction ancestrale », commente la présidente du CPR, Suzanne Michaud.  

Fort de cette pétition, le Conseil de Fabrique de Saint-Patrice demande une rencontre avec les représentants de la Ville. « Ce site du patrimoine est protégé par une citation municipale. Le bâtiment doit être entretenu pour les générations futures. La Ville doit en plus de favoriser l’attraction de projets porteurs pour la communauté et assurer la protection de notre patrimoine bâti », poursuit Mme Michaud.

l’église Saint-François-Xavier de Rivière-du-Loup

La Ville de Rivière-du-Loup, qui siège à la CPR, dit être au fait de la valeur patrimoniale exceptionnelle de ce bâtiment, construit en 1905. « Nous souhaitons qu’il puisse être conservé et mis en valeur par la Fabrique ou un éventuel acquéreur », explique le directeur des communications, Pascal Tremblay, ajoutant que la Ville appuie également la Corporation financièrement. « En 2020, nous avons payé une partie de l’étude de requalification qui devait être réalisée avec le Conseil du patrimoine religieux du Québec. La Fabrique a cependant refusé de donner accès à l’église pour favoriser plutôt un autre projet avec un promoteur. »

La Ville n’est pas propriétaire du bâtiment et n’a pas l’intention de le devenir. Pascal Tremblay explique que malgré cela, en 2020, une aide de 15 000 $ avait été offerte à la CPR pour assurer le chauffage de l’église durant l’hiver, à condition que le milieu se mobilise et soit en mesure de fournir le même montant au minimum. « La Fabrique, qui est propriétaire, avait finalement pris la décision de ne pas chauffer, ce qui fait que l’aide n’a pas été versée ».

Le dossier est très complexe. Puisque le bâtiment se trouve dans un site du patrimoine, aux yeux de la Ville, la Fabrique qui en est propriétaire a le devoir moral de s’en occuper et de le préserver. « La loi 69, adoptée en avril 2021, impose aux municipalités d’adopter un règlement d’entretien d’immeubles pour obliger les propriétaires à entretenir les bâtiments patrimoniaux. Ici, ce règlement n’est pas encore adopté puisque nous devons auparavant faire adopter notre inventaire du patrimoine bâti ».

L’impasse persiste et le représentant de la ville affirme que la véritable question est de savoir s’il est possible de maintenir l’église dans sa vocation et sa forme actuelles. « Des subventions existent pour réaliser des travaux sur ce type de bâtiment, mais il faut un projet porteur. Il a d’ailleurs été proposé par le passé d’y relocaliser le Musée du Bas-Saint-Laurent ou encore d’acquérir l’église Saint-Patrice pour y loger la bibliothèque municipale en la désacralisant au profit de celle de Saint-François, qui serait demeurée propriété de la Fabrique et ouverte au culte. Pour toutes sortes de raisons, ces projets n’ont pas abouti », conclut-il.

En 2020, un sondage réalisé lors d’une journée de réflexion sur le patrimoine religieux avait démontré que la tendance était de redonner les espaces aux citoyens et d’en faire un lieu multifonctionnel et intergénérationnel.