Mercedes Benz EQS VUS 580, l’électrique grand format

En août dernier, je publiais ici même un essai d’une voiture impressionnante : la Mercedes-Benz EQS, une grande berline 100% électrique. J’ai même osé m’avancer jusqu’à dire qu’il s’agissait de la meilleure voiture électrique au monde. Vous comprendrez aisément combien mes attentes étaient élevées lorsque j’ai pris le volant de la version utilitaire sport de ce même véhicule.

Par Marc Bouchard, Journaliste automobile

Assis au volant, je n’ai pas eu de grandes surprises. L’habitacle ressemble à s’y méprendre à celui de la berline, avec ses gigantesques écrans abritant le système HyperScreen. On dirait presque que le nom est tiré d’un film de science-fiction.

Avouons-le, le fonctionnement de ces écrans s’approche justement de la science-fiction. D’abord parce que tout le système peut répondre à vos commandes vocales. Il suffit de l’appeler par son prénom, Hey Mercedes, et la voiture pourra régler le chauffage, entrer une destination ou syntoniser votre station de radio régionale préférée (on le sait que vous aimez vos stations locales!).

La réalité augmentée surimpose des flèches sur des images de caméra d’une grande clarté, vous garantissant un parcours sans vous perdre. La sonorité du système audio Burmeister a de quoi faire rougir la plupart des systèmes des autres compagnies, et le système de purification de l’air et de climatisation automatique crée un véritable microclimat dans votre véhicule.

Ajoutez à cela des sièges au confort exceptionnel – on a même ajouté des petits coussins sur l’appuie-tête vous donnant l’impression de poser la tête sur un oreiller en plumes d’oie – et un espace arrière plus qu’abondant pour les passagers, tant dans la deuxième que la troisième rangée, et vous aurez compris ce que je veux dire. Car oui, le gigantesque Mercedes EQS VUS peut accueillir jusqu’à 7 passagers dans un confort indéniable.

Précisons que deux moteurs lui permettent d’offrir une traction intégrale, et que mon modèle d’essai affichait une facture de 158 000$. Une version moins dispendieuse, mais moins puissante, la 450, est aussi offerte.

Moteur et thermomètre

Sous le capot (façon de parler, puisque sous le capot ne se trouve rien du tout, car il est impossible de l’ouvrir) se retrouve un moteur 100% électrique capable de développer jusqu’à 516 chevaux. En termes clairs, malgré la douceur ressentie de l’accélération, le gros VUS se transforme en véritable fusée lorsqu’on appuie à fond sur l’accélérateur.

Pour alimenter le tout, une batterie lithium-ion de 107, 8 kWh, une grosse batterie promettant une autonomie de 459 kilomètres. Ce qui est 100 de moins que la berline, une différence explicable par le poids et les dimensions supplémentaires du véhicule.

Précisons tout de suite que, à l’instar de la berline, le grand VUS profite d’une douceur de roulement indiscutable, d’une précision de direction et d’une sensibilité à la conduite étonnante pour sa taille.

Mais, car il y a un mais, j’ai utilisé le véhicule alors qu’il faisait -20 degrés à l’extérieur. Et même si la température a parfois été largement supérieure à ce froid, jamais je n’ai même pu m’approcher de l’autonomie annoncée. En fait, je n’ai jamais excédé entre 310 et 320 kilomètres au total.

Pour le mettre à l’épreuve, j’ai pris la route entre chez moi et Québec. Une distance mesurée à maintes reprises de 207 kilomètres. Avec une batterie pleinement rechargée, j’estimais donc pouvoir faire l’aller-retour. De justesse, mais quand même.

Or, à mi-chemin de l’aller, j’avais déjà perdu 45% de la capacité. J’ai donc profité d’une pause pipi-café pour recharger pendant quelques minutes, et retrouver la possibilité de 65% de la batterie.

Rendu à Québec, et sans avoir trop bougé, tout était revenu à 20% seulement. Impossible donc de revenir. Premier arrêt sur une borne ultrarapide de 350 kW, dont la puissance réelle s’est avérée décevante à seulement 35 kW avant de s’arrêter.

Changement de direction, arrêt à une borne 100kW pour une recharge de 32 minutes : capacité totale de 50% qui m’a permis de revenir à la maison avec tout juste 10% restant au compteur. Heureusement (et c’est la joie des voitures électriques), ma borne résidentielle m’a permis de récupérer ma puissance après une nuit de recharge.

C’est donc plus de 45% de perte d’autonomie que j’ai enregistré, une fois tous les calculs complétés. On s’y attend avec une voiture électrique, il faut le dire. Le raffinement du système de régulation de la température du Mercedes m’avait fait espérer le contraire. Dommage, car autrement, il s’agit vraiment d’un véhicule quasi parfait. Mais pas quand il fait -20 degrés!

Dans le balado

Dans notre épisode de cette semaine, il est question bien sûr de l’essai du Mercedes EQS VUS, mais aussi du dévoilement du GV70 électrifié de Genesis, d’une technique un peu antisportive de conduite en sport automobile, et de Mazda qui a dévoilé son nouveau CX-90 2024. Bonne écoute!