
La population de bélugas du Saint-Laurent est toujours en danger. Selon Robert Michaud du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM), la population tourne toujours autour de 1000 individus, en déclin de 1% à 1,5% annuellement. On ne peut toujours s’expliquer de manière précise pourquoi des femelles près de mettre bas sont retrouvées en plus grand nombre.
« Ce phénomène de mortalité périnatale relativement nouveau qui date d’une dizaine d’années. On retrouve de plus en plus de carcasses de femelles qui n’ont pu mettre bas, avec le veau qu’elles portent aussi décédé. C’est très inquiétant », note Robert Michaud du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM).
Le suivi des mortalités s’effectue depuis 35 ans. Le carnet est sombre et le dénombrement exact du nombre d’individus dans le fleuve est attendu dans les prochains mois, sous la responsabilité de Pêches et océans Canada.
Plusieurs hypothèses sont sur la table, dont la présence de plusieurs contaminants, notamment des retardateurs de flammes bannis au début des années 2000, mais encore très présents dans le fleuve.
« De nouveaux contaminants ont été introduits et ont des effets connus et néfastes pour la glande thyroïdienne et certaines des fonctions sont reliées au contrôle musculaire, ce qui pourrait amener des complications dans la mécanique de la mise bas et avoir des impacts neurologiques chez les nouveau-nés », poursuit M. Michaud.
La santé des femelles pourrait aussi être en cause. On présume qu’elles pourraient ne pas avoir accès à assez de nourriture et d’assez bonne qualité qu’autrefois. La dernière hypothèse est reliée au bruit généré par le transport maritime, qui pourrait stresser les femelles et faire en sorte qu’elles s’alimentent moins adéquatement.