10e Rencontre photographique du Kamouraska

©Caroline Hayeur, Radioscopie du dormeur au quai

La 10e Rencontre photographique du Kamouraska, a pris son envol au Centre d’art de Kamouraska et présente jusqu’au 6 septembre prochain des œuvres des nombreux artistes regroupés sous la thématique du Recommencement.

« Le fleuve en devient ainsi l’assise changeante et les vagues soulèvent, renversent, effacent » écrit l’équipe du Centre d’art de Kamouraska. Cette exposition où sont réunis des artistes qui, à travers leurs œuvres photographiques, « évoquent la mouvance de l’eau, l’illusion de la stabilité, la construction illimitée du paysage et le réenchantement narratif », écrit la commissaire de l’exposition Ève Cadieux, assistée par les deux codirectrices du centre d’art, Ève Simard, Véronique Drouin.

Bertrand R. Pitt, Écho (vue partielle de l’installation des oeuvres en salle). ©Ève Cadieux

Des œuvres lumineuses qui parlent de présent et d’avenir
Et parmi elles, celles du photographe Yvan Binet de Québec. Il présente Vases communicants & Les Baies, une série réalisée en Gaspésie. Aussi, Joan Fontcuberta L’île-aux-Basques — Euskaldunen Uhartea, qui avec son projet vidéo à caractère historique et ethnographique, reconstitue l’épopée de baleiniers du 16e siècle dans l’estuaire du Saint-Laurent. Yan Giguère présente des extraits de L’éclaircie & La forêt du chevreuil à lunettes. Bertrand R. Pitt présente Écho et l’artiste Baptiste Grison, Les grands bateaux attendent. M. Grison vit et travaille dans le Bas-Saint-Laurent, tout comme Émilie Rondeau, (Re)construction originaire de Rivière-Ouelle. Émilie Rondeau est aussi reçue en 2016, le Prix de la créatrice de l’année au Bas-Saint-Laurent.

Joan Fontcuberta, L’Île-aux-Basques (vues partielles de l’installation vidéo) ©Ève Cadieux

« C’est un projet qui s’est étiré sur plusieurs années. La question du fleuve était le noyau de départ. Je n’ai jamais habité au Bas-St-Laurent, mais j’y ai fait des séjours professionnels à partir de 2007. En plein hiver à Rimouski, j’ai été chamboulée par la vue du fleuve. Le fleuve est synonyme de recommencement. J’avais envie d’inviter des artistes qui travaillaient sur la question du réenchantement narratif, sur l’illusion de la stabilité et qui avaient une pratique lumineuse en art actuel. Des artistes qui parlent de présent et d’avenir. Pas juste montrer la noirceur, mais le beau côté des choses. Des pratiques qui font du bien, qui parlent de l’être humain à travers la narration, la nature, la reconstruction du paysage », précise Ève Cadieux, commissaire de l’exposition.

Le Centre d’art a aussi invité l’artiste engagée et plurielle Caroline Hayeur qui y présente Radioscopie du dormeur, une œuvre en trois actes. D’abord au quai de Kamouraska, puis au pied du Centre d’art et ensuite, via des cartes postales distribuées dans plusieurs lieux de la ville. Photographie, arts médiatiques, médiation et art public traversent la pratique de Mme Hayeur, elle qui est aussi professeure en photojournalisme à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal.

©Caroline Hayeur, au pied du Centre d’art

La photographe montréalaise se dit « très émue et heureuse. Nos Recommencements c’est aussi les marées, l’eau, l’émotion, le va-et-vient, le sommeil. C’était l’endroit idéal pour réaliser cette installation photographique. Il commence à y avoir un dépôt dessus. L’effet de la marée, l’affleurement, les images flottaient. Lors d’une des grandes marées, le 14 juin dernier, quelqu’un m’a écrit pour me dire, c’est super beau, c’est comme si la vague était une douillette pour les dormeurs », explique Caroline Hayeur. Cette douillette est d’ailleurs aussi projetée dans le second acte de Radiographie du dormeur, le soir, au flanc du Centre d’art. C’est « une projection pour les oiseaux de nuit qui voudraient voir des gens dormir… », explique l’artiste. « Dans le Centre d’art, l’expo est vraiment magnifique, l’installation est vraiment parfaite », ajoute Caroline Hayeur en parlant des cocréateurs.trices de l’expo.

La 10e Rencontre photographique du Kamouraska est ouverte au public jusqu’au 6 septembre. Notons que deux expositions satellites extérieures sont diffusées aux Jardins de Métis, et deux autres intérieures au Musée du Bas-Saint-Laurent. Pour connaître les détails de ces expositions satellites, cliquez ici.

©Caroline Hayeur